Cette annonce est publiée par le Ministre de l’Agriculture alors même que le Premier Ministre affirme dans son discours de politique générale vouloir débureaucratiser la France, et que son Ministre des Finances veut un « choc de simplification », emballage utile pour économiser 20 MM€.

Cette annonce sur les Haies est le révélateur ubuesque de la manière dont les décideurs abordent la simplification, dans le secteur public comme dans le secteur privé.

Déroulons notre Observatoire des Haies.

Cet Observatoire va vouloir exister. Il va définir en 40 pages ce qu’est / n’est pas une haie. Comme le sujet est complexe, il va créer une taxonomie en 23 types de haies avec chacune son descriptif de 10 pages. Puis il va vouloir mesurer l’existant et chacun devra déclarer ses haies, bien sûr via une application digitale boguée (forcément faute de budget ..). Enfin, pour se financer, sous couvert de développer le concept de Haies, il établira une taxe et des amendes sur les normes établies. Bref… il sera tombé, comme tant d’autres avant lui, dans le piège de la bureaucratie.

Simplifier est tout sauf … simple.

En effet, cette injonction « simplifions ! » intervient au moment où la situation est devenue tellement complexe qu’elle suscite des effets très négatifs : embolie du système, révolte, explosion des coûts de production, fuite des clients, …

Pourquoi en arrivons-nous là ? Notre Monde occidental, et sans doute par contagion au-delà, est fondé sur la maîtrise de la complexité.

Nos élites sont triées et formées sur cette capacité. Mettez trois polytechniciens dans une salle pour créer un processus. II sera nécessairement complexe, et plus il sera complexe plus il sera un objet de valorisation et de pouvoir pour eux. Cherchez ensuite à le simplifier ne fera – au mieux – que réduire une complexité qui n’avait pas lieu d’être.

Prenez l’Agile : au départ c’est simple puis ensuite avec les chapters, les tribus, l’agile@scale, les méthodes diverses, les certifications, … cela devient très compliqué !

Le pire est le rabotage que font les Gouvernements ou les Directions Générales.

Elles ne maîtrisent plus depuis longtemps le Monde réel de leurs organisations. Leur solution réflexe est alors de raboter les budgets partout. Cette réponse conduit à faire empirer la situation. En effet nos organisations, parce qu’elles sont complexes, ont besoin de « luxe », de beaucoup de « lubrifiants » (budget, effectifs, délai, ..). Elles ne peuvent fonctionner au « cost cutting » indifférencié : regardez le triste sort d’ATOS mis au pain sec par Thierry Breton depuis 14 ans, alors même que le secteur ESN se porte bien et que des spin-offs d’Atos cartonnent !

Alors que faire ?

L’enjeu est de construire des réponses dans un MONDE « faire simple ».

La Grandeur « Simplicité  » doit remplacer la Grandeur « Complexité ». La Twingo doit remplacer le SUV boursoufflé.

Les élites doivent être sélectionnées et formées sur leur capacité à faire simple (ce qui est différent de simplifier). Cette Grandeur « faire simple » s’incarne ensuite dans des Interactions adaptées comme l’analyse de la valeur, des modalités de Décision fondées sur essai et erreur et qui reposent sur le couple responsabilité – confiance. Enfin, déployer une Reconnaissance de la performance qui marque bien les différences selon les résultats.

Si vous êtes sensible à cet enjeu de sur-complexité, de pseudo simplification qui conduit à rajouter un reporting « simplicité » sur les reportings existants, alors contactez-nous.

Et si en plus vous avez compris que Faire simple est un chemin efficace pour créer un Monde Meilleur, nous créerons ensemble votre Monde « Faire simple ».

Laurent

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