Écrit par l'équipe P-Val

Le Monde de Laurent Berger : un leader au croisement des Mondes Civique et Marchand

C’est là que se construisent les compromis entre rapport de force et intérêt général. Ce qui pourrait être un résumé pertinent de la capacité à faire des réformes dans l’univers public, des transformations dans les entreprises ?

Le numéro un de la CFDT passe la main à sa remplaçante, Marilyse Léon, après 25 ans de militantisme. Il peut être intéressant d’analyser son Monde personnel, au sens de l’approche de P-VAL, pour comprendre les points forts et peut être les zones d’ombre de son action, exemple d’un leadership qui peut nous inspirer en dehors du contexte syndical.

« Laurent Berger, c’est l’école du nous » déclare l’un de ses mentors. L’intérêt ici est que ce nous n’est pas clanique, du ressort du Monde domestique. Il renvoi plus au Monde Civique comme l’a illustré le fonctionnement de l’intersyndicale constituée autour de la réforme des retraites : mettons de côté nos différences, nos poids respectifs pour faire réussir ce collectif. C’est l’abandon du Monde doemstique de chaque syndicat pour une cause commune. C’est la base d’un Monde de Coopération capable de construire des accords solides entre les parties.

Le mot «école » est aussi très révélateur. Il renvoie à l’apprentissage, aux essais et erreurs, au progrès. Ce fonctionnement « nous » est un travail permanent, complexe, qu’il faut apprendre. Effectivement un Monde de Coopération se construit, s’apprends et demande des efforts concrets pour construire progressivement des accords.

Mais le Monde de Laurent Berger ne se limite pas à ces deux dimensions. Tout comme un monde Coopération, Laurent Berger a une forte présence dans le Monde de l’Inspiration. C’est ce Monde qui permet de voir des accords, là où les autres ne voient que conflits. C’est ce qu’il reproche à Emmanuel Macron « il n’a pas compris qu’il y avait potentiellement un coup à jouer ». Ce goût de la rupture, de l’innovation se retrouve dans sa projection après sa carrière syndicale. Il veut faire autre chose, et pour y réfléchir il va partir une semaine seul sac au dos en bretagne. Là encore l’inspiration est une « école » qui se travaille.

Au-delà de ces trois Mondes majeurs pour une coopération, efficace : civique, inspiration et marchand, comment se positionne Laurent Berger sur les trois autres Mondes : domestique, industriel, opinion ?

Le Monde de l’opinion est très présent et pourrait rejoindre les trois majeurs. Il est utilisé avec adresse, par son impact dans les médias. Son impact médiatique est plus la conséquence d’une posture équilibrée, trop rare aujourd’hui, qu’une volonté délibérée comme tant d’autres s’excitent pour être visible. Ainsi quand il se projette sur son futur travail, il dit rechercher « un boulot ou on ne sert pas de mon nom comme trophée ». Effectivement dans un Monde coopération où il faut énormément écouter, questionner, parler pour construire avec l’autre, la mise en avant de son égo est un piège qui éloigne les autres d’autant qu’il est fort.

Le Monde domestique est limité par la culture de la CFDT qui met à la « retraite opérationnelle » relativement tôt ses dirigeants et ne les recase pas dans des organisations parallèles. Il ne veut dépendre de personnes « je ne vais pas demander à être reclassé par le président ou le gouvernement ». Il ne cherche pas de petits arrangements entre amis, petits arrangement qui peuvent faire parti des tactiques de coopérations mais qui ligotent trop souvent les parties prenantes et les empêches de se développer sur des accords plus exigeants.

Enfin le Monde Industriel semble être celui qui lui a manqué dans une vie syndicale qui brasse beaucoup de paroles et d’agitations sans toujours avoir un impact réel.

C’est ce qui semble le guider pour la suite « j’ai envie d’être opérationnel dans une entreprise ou une ONG, un boulot qui a un impact »

C’est sans doute la grande limite de cet univers syndical qui reste au bord de la piscine de la vraie vie et se positionne plus comme un accompagnateur de la vie sociale, critique, agaçant et utile. Mais ce n’est pas lui qui construit.

Or un Monde de Coopération doit développer sa dimension industrielle pour assurer sa durabilité, sa capacité à produire une performance, avoir des impacts concrets.

Avec cette approche Monde j’ai presque la perception de connaitre Laurent Berger que j’aurais plaisir à rencontrer et je lui  souhaite de poursuivre son parcours avec dimension Industrielle pour devenir, complétement , un leader exemplaire d’un Monde de Coopération auquel les autres veulent appartenir

Laurent Dugas

photo ld médaillon

 

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