La formation distancielle, une nouvelle opportunité d’apprentissage pour tous
Mars 2021
La crise COVID a dynamité le fonctionnement d’un certain nombre de secteurs, et notamment celui de la formation. Tandis que la formation voguait tranquillement vers la modernité : formats courts, e-learning, gaming et autres trends destinés à optimiser la montée en compétences de l’apprenant ou à baisser les coûts, la formation a dû adresser le défi du « distanciel ». Il s’agissait de répondre à un changement impulsé par autre chose qu’un choix pédagogique – le contexte.
Qu’est-ce que le « distanciel » ? C’est une formation animée à distance en temps réel via des outils tels que Zoom, Teams, Webex, …. Il rend possible, à partir de son bureau, de réunir en ligne un groupe situé aux endroits les plus divers, avec le son, l’image et les supports de formation,- en passant d’un clic de groupe complet à sous-groupes tout en annotant en temps réel les supports grâce à divers fonctionnalités.
Lancé en réaction, le « distanciel » a été dans l’ensemble une bonne surprise – dans la mesure où d’intéressants résultats étaient obtenus sur le plan pédagogique, avec des groupes contents de leur expérience d’apprentissage et atteignant les résultats visés. Il faut bien sûr pour cela que les outils fonctionnent de façon satisfaisante, ce qui est souvent le cas.
Le distanciel a bien sûr demandé une adaptation de la part des formateurs : si la bonne nouvelle a été que le fil pédagogique d’une formation présentielle peut être gardé (tandis que pour un e-learning asynchrone, il faut tout revoir), il faut néanmoins revisiter en profondeur le support, faire plus simple pour pallier la fatigue numérique en évitant les détours. Pédagogiquement, il faut changer telle modalité d’exercice devenue impraticable, trouver des astuces pour augmenter l’interactivité sur telle autre séquence, afin de maintenir la dynamique. Pour nous, cette démarche a eu des effets positifs : renouveau de l’approche, démarche énergisante, voire nouvel élan pédagogique! Pour les groupes internationaux, cela a permis la création jusque-là impensable de groupes « virtuels » de formation issus de différents pays sur un même créneau horaire.
Pour le participant, le distanciel requiert une volonté forte : résister à traiter ses mails en parallèle ou surfer subrepticement sur internet, accepter la vidéo et être regardé, rester concentré. C’est à ce prix que l’on retrouve les conditions d’un groupe en présentiel, avec des échanges, des gens qui écoutent et se mobilisent, et une formation bâtie autant sur les interactions du groupe que sur le support d’animation. Bien sûr, on perd le charme des pauses, les possibles a parte – bien que ceux-ci soient encore possibles avec les différents outils numériques.
Bien sûr, le distanciel ne remplacera pas le présentiel – nous aspirons tous à une vie sans Covid, mais il est bénéfique d’avoir à cette occasion trouvé un nouvel espace de formation conviviale et efficace, avec des interactions fortes, de l’humour et de la gaieté, et la capacité de travailler en groupe, à distance, les difficultés pédagogiques pour les surmonter. Avec, en fin de (demi)-journée, la satisfaction d’avoir atteint collectivement les objectifs visés en ayant eu des échanges qui créent un élan pour chacun, animateur comme participant.
Parlons-en !
Stéphanie Roux